La Madeleine Paris : Vierge Marie et Victor Hugo
La Madeleine Paris : photographie de la Vierge Marie prise à l’église de La Madeleine Paris accompagnée d’un extrait du célèbre poème de Victor Hugo, la fin de Satan :
HORS DE LA TERRE I ET NOX FACTA EST
V – DEUX DIFFÉRENTES MANIÈRES D’AIMER
C’est l’heure où le ramier rentre au nid et se tait.
Une femme se hâte en une rue étroite;
Elle regarde à gauche, elle regarde à droite,
Et marche. S’il faisait moins sombre au firmament,
On pourrait à ses doigts distinguer vaguement
Le cercle délicat des bagues disparues;
Son pied blanc n’est pas fait pour le pavé des rues;
Elle porte un long voile aux plis égyptiens
Plein de rayons nouveaux et de parfums anciens;
Jeune et blonde, elle est belle entre toutes les femmes;
Elle a dans l’oeil des pleurs semblables à des flammes;
C’est Madeleine, soeur de Lazare.
Elle court.
Près de son pas céleste un oiseau serait lourd.
Où va-t-elle?
Il est nuit, et personne ne passe.
Une lumière brille en une maison basse.
Une autre femme, grave, est debout sut le seuil.
Son front est gris; elle est sévère sans orgueil,
Douce comme un enfant et grande comme un sage.
Elle pleure et médite; on voit sur son visage
La résignation au sacrifice noir;
On dirait la statue en larmes du devoir;
Le coeur tremblant s’appuie en elle à l’âme forte;
C’est la mère.
Elle a l’air de garder cette porte.
Madeleine l’aborde, et presque avec des cris
Lui parle, et s’épouvante, et tord ses bras meurtris.
La fin de Satan – Victor Hugo
Le saviez-vous ?
La Fin de Satan est un vaste poème épique et religieux de Victor Hugo (5700 vers).
Les parties les plus anciennes datent de 1854 et à partir de 1855, Hugo conçoit sa vision telle qu’il l’annonce dans la Préface de la Première Série de La Légende des Siècles : celle-ci n’est que la première partie d’une œuvre immense, dont les deux autres pièces, la Fin de Satan et Dieu, doivent bientôt être publiées, mais qui, en fait, sont encore inachevées. Après y avoir encore travaillé entre 1860 et 1862, Hugo n’y reviendra plus, et le poème sera publié de manière posthume en 1886.
Satan, déchu, tombe dans l’abîme, mais le Mal se communique aux hommes à travers sa fille Lilith-Isis. Celle-ci ramasse les trois armes dont Caïn s’est servi pour assassiner Abel : le fer, le bois et la pierre. Le fer deviendra le Glaive, symbole de la guerre, qui tourmente sans fin l’humanité, personnifié par le terrible Nemrod, qui tentera d’atteindre les cieux après avoir conquis et ravagé la Terre ; le bois deviendra le Gibet, où l’envoyé de Dieu sera crucifié ; la pierre deviendra la Prison, symbole de la douleur et de l’enchaînement des hommes. Le salut ne viendra que d’une autre fille de Satan, l’Ange Liberté, créé par Dieu avec une de ses plumes, qui volera au secours des hommes. La Bastille prise et détruite, Satan est, à la fin, tiré des ténèbres et pardonné.
Source : Wikipedia.org