Pyramides Paris : un rêve ou une vision d’Edgar Poe ?
Pyramides Paris : un rêve ou une vision d’Edgar Poe ? : les nuits de printemps à Paris sont propices aux jolis rêves, « mais voici qu’un rêve, tout éveillé, de joie et de lumière m’a laissé le cœur brisé » et les rêves inspirent les poètes comme Edgar Allan Poe…
Un rêve
En des visions de la sombre nuit,
j’ai bien rêvé de joie défunte,
— mais voici qu’un rêve,
tout éveillé, de joie et de lumière
m’a laissé le cœur brisé.Ah ! qu’est-ce qui n’est pas un rêve le jour,
pour celui dont les yeux
portent sur les choses d’alentour
un éclat retourné au passé ?Ce rêve béni, ce rêve béni,
pendant que le monde entier grondait,
m’a réjoui comme un rayon cher
guidant un esprit solitaire.Oui, quoique cette lumière, dans l’orage et la nuit,
tremblât comme de loin ;
que pouvait-il y avoir, brillant avec plus de pureté,
sous l’astre du jour de Vérité !…
In visions of the dark night
I have dreamed of joy departed—
But a waking dream of life and light
Hath left me broken-hearted.Ah! what is not a dream by day
To him whose eyes are cast
On things around him with a ray
Turned back upon the past?That holy dream—that holy dream,
While all the world were chiding,
Hath cheered me as a lovely beam
A lonely spirit guiding.What though that light, thro’ storm and night,
So trembled from afar—
What could there be more purely bright
In Truth’s day-star?
Les poèmes d’Edgar Poe,
traduits par Stéphane Mallarmé
source : Littératuredepartout
Le Saviez-vous ?
Edgar Allan Poe est né à Boston (Etats-Unis) le 19/01/1809 et mort à Baltimore (Etats-Unis) le 07/10/1849. Edgar Allan Poe naît dans le Massachusetts en 1809. Il passe une enfance tumultueuse marquée par la disparition de ses parents. Il est adopté par un négociant de Richmond puis reçoit une éducation britannique dès 1815. Après une brève tentative pour rejoindre l’armée, il décide de se consacrer à l’écriture. Ses premiers poèmes ne remportant pas de succès particulier, il s’installe chez une tante, à Baltimore, dont il épouse la fille. Il occupe alors un poste de critique littéraire et commence à boire. Il publie en 1838 les Aventures d’Arthur Gordon Pym et les Histoires extraordinaires en 1839, considérées comme le succès de son oeuvre. Il rencontre de grandes difficultés pour s’intégrer en tant qu’écrivain à New York. Il publie toutefois le Corbeau (1845), poème le plus marquant de sa carrière. La mort de sa femme, en 1847, le plonge encore davantage dans l’alcoolisme, qui finira par le tuer en 1849. Ses oeuvres, traduites en France par Baudelaire, remportent un succès retentissant dans le pays et en influencent grandement la littérature.
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