Venise La Piazzetta – Les ailes déployées et la griffe allongée

Photographie de La Piazzetta de Venise

Venise La Piazzetta

Venise La Piazzetta – Les ailes déployées et la griffe allongée, photo HDR de La Piazetta de venise illustrée par un texte de Louis Énault .

Les ailes déployées et la griffe allongée

C’est par une belle nuit d’été que le voyageur qui sait ménager ses impressions devra voir Venise pour la première fois. Supposons qu’il arrive par l’Adriatique, et qu’il débarque sur la Piazzetta, ce vestibule de la place Saint-Marc qui s’étend du grand canal jusqu’à la Basilique. Il mettra pied à terre sur des degrés de marbre, entre deux monolithes de granit africain, dont l’un porte au-dessus de son chapiteau le lion de saint Marc, les ailes déployées et la griffe allongée sur le livre des Évangiles ; l’autre, un saint Théodore superbe, coiffé d’un nimbe de métal, l’épée au côté, la lance au poing.

Louis Énault

Source : e-venise

Le saviez-vous ?

En 1127 le Doge Domenico Michiel rapporte de Césarée les deux colonnes monolithiques de granit qui ornent aujourd’hui la Piazzetta de Saint-Marc. Ces deux colonnes étaient en fait trois, mais l’une d’entre elles tomba dans le bassin de Saint-Marc au moment de son transbordement sur le quai et elle ne fut jamais récupérée. Pendant une cinquantaine d’année, les deux colonnes restèrent couchées le long du vieux mur Pietro Tribuno, aujourd’hui détruit. Il faudra donc attendre 1172 pour qu’elles soient enfin érigées à leur emplacement actuel.

Les colonnes de la Piazzetta de Saint-Marc sont à l’évidence un rappel des gigantesques piliers de bronze érigés pour Salomon par Hiram de Tyr et l’on sait que le Palais des Doges lui-même reproduit les principes d’architecture du Palais du Roi Salomon.

En 1172 donc, un architecte lombard, du nom de Nicolo Lombardo se présenta au Doge Sebastiano Ziani en lui indiquant qu’il avait une solution technique pour ériger les deux colonnes. La technique qu’il employa était assez ingénieuse puisqu’il fit fixer des cordes suffisamment solides au bout de chaque colonne, puis fit mouiller les cordes.
Cela avait pour résultat immédiat de les faire rétrécir et donc de faire monter la colonne dans le même temps.
Il suffisait alors de poser des étais sous la partie de la colonne déjà en l’air et de reproduire l’opération, et ainsi de suite jusqu’à ce que la colonne soit droite.

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