Photographies d’automne selon la météorologie de Claude Roy
Photographies d’automne réalisées sur la Canal de l’Ourcq illustrées par une sublime poésie de Claude Roy intitulée Météorologie… Enjoy !
Météorologie
L’oiseau vêtu de noir et vert
m’a apporté un papier vert
qui prévoit le temps qu’il va faire.
Le printemps a de belles manières.
L’oiseau vêtu de noir et de blond
m’a apporté un papier blond
qui fait bourdonner les frelons.
L’été sera brûlant et long.
L’oiseau vêtu de noir et et jaune
m’a apporté un papier jaune
qui sent la forêt en automne.
L’oiseau vêtu de noir et blanc
m’a apporté un flocon blanc.
L’oiseau du temps que m’apportera-t-il ?
Claude Roy
Extrait du poème « Jamais je ne pourrai »
(« Les Circonstances » Ed Gallimard – 1970)
Source :www4.ac-nancy-metz.fr
Le saviez-vous ?
Claude Roy, né à Paris le 29 août 1915 et mort dans cette même ville le 13 décembre 1997 est un poète, journaliste et écrivain français.
Le jeune Claude, élevé à Jarnac, se lie d’amitié avec François Mitterrand avec qui il fait une partie de ses études. D’abord étudiant à l’université de Bordeaux, il se rend à Paris en 1935 pour s’inscrire à la faculté de droit.
Avec Pierre Bénouville, André Bettencourt et François Mitterrand, il fait aussi partie de ces étudiants résidant à l’internat des pères maristes (situé au 104, rue de Vaugirard à Paris) qui fréquentent les chefs de La Cagoule sans adhérer forcément à la formation d’extrême droite.
Appelé par ses obligations militaires, il est déjà soldat lorsque la guerre éclate. Alors que son premier poème est publié par Pierre Seghers dans Poésie 40, il est fait prisonnier au mois de juin 1940. Dès octobre 1940, il s’évade et gagne la zone libre. C’est là qu’il écrit ses premiers poèmes : L’absent, en mémoire du sergent Raphaël Roy, et Un mort m’attend à la maison, en mémoire du lieutenant Félix Roy. En 1941, son expérience de la guerre et l’action d’un régime de Vichy imprégné de maurrassisme l’amènent à cesser sa collaboration à Je suis partout. Il s’engage alors dans la Résistance au sein des Étoiles, une organisation où il rencontre Gide, Giraudoux, Eluard, Aragon et Elsa Triolet. Ces derniers le persuadent d’adhérer au Parti communiste en 1943. Rallié aux FFI lors de la libération de Paris, il devient correspondant de guerre durant la campagne d’Allemagne où il suit des procès pour Combat. Chroniqueur au journal Libération, critique littéraire, d’art et de théâtre, il fréquente alors avec assiduité les réunions du groupe de la rue Saint-Benoît. Il y croise Marguerite Duras, Edgar Morin, Jorge Semprún, Maurice Merleau-Ponty et, de temps à autre, Georges Bataille et Simon Nora. Connu jusque là comme poète (Clair comme le jour, 1943 ; Élégie des lieux communs, 1952), il publie le roman La nuit est le manteau des pauvres en 1948.Il sera hanté par la mort : « Né dans la guerre, en 1945, je suis venu à la conscience d’homme pour voir se succéder les guerres », « Des années durant, ma génération a vécu sans lendemain », fait-il dire à son héros dans La nuit est le manteau des pauvres.
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