La Bretagne et sa savane nocturne
La Bretagne et sa savane nocturne : une petite photographie sympathique d’un coucher de soleil dans la savane bretonne de Lancieux 😉 accompagnée d’une jolie poésie intitulée « Nocturne » de Paul-Jean Toulet (poète écrivain français célèbre pour ses contrerimes, une forme poétique qu’il avait lui-même créée).
Nocturne
Ô mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse,
Comme le sein d’une amoureuse
Qui ne peut pas dormir ;Le vent lourd frappe la falaise…
Quoi ! si le chant moqueur
D’une sirène est dans mon coeur –
Ô coeur, divin malaise.Quoi, plus de larmes, ni d’avoir
Personne qui vous plaigne…
Tout bas, comme d’un flanc qui saigne,
Il s’est mis à pleuvoir.Paul-Jean Toulet, Contrerimes
Source : poetica.fr
Le saviez-vous ?
Paul-Jean Toulet est peu connu du grand public, il a toujours suscité des admirations en haut lieu, en France (du Président Pompidou à beaucoup d’Académiciens actuels comme Jean Dutourd, Jean d’Ormesson) et à l’étranger (l’Argentin Borges, le Libanais Salah Stétié admirent sa » perfection « ). C’est aussi un maître de la prose poétique, et à ce titre les souvenirs d’enfance de Billère lui auront inspiré un chef-d’œuvre : sa lettre à soi-même du 4 avril 1904. Toulet est encore romancier, un moraliste sombre, un critique à la fois profond, rêveur et désinvolte. Après des études itinérantes et capricieuses, il passera sa jeunesse en Béarn (Carresse), à l’île Maurice chez son père, en Algérie ; il s’établit de 1898 à 1912 à Paris, dont il est une figure brillante, acerbe, noctambule (il se lève tous les jours à quatre heures de l’après-midi) ; puis se replie sur l’Aquitaine (Saint-Loubès, près de Bordeaux, puis à partir de 1916 à Guéthary chez sa femme, qu’il a épousée à 49 ans).
Opiomane invétéré, il meurt à Guéthary (où il sera inhumé) d’une overdose de laudanum, substance proche de l’opium. Il avouait que ce qu’il avait le plus aimé au monde, c’était » les femmes, l’alcool et les paysages ».
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