Automne selon Jules Breton
Automne selon Jules Breton : photographie d’un lieu que j’aime énormément pour son calme, sa sérénité, ses couleurs et ses mystères. Photopoésie accompagnée d’une sublime poésie du peintre et poète Jules Breton…
Automne
La rivière s’écoule avec lenteur. Ses eaux
Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes
Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes
Sèment leurs feuilles d’or parmi les blonds roseaux.Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux
Ses rides d’argent clair, laisse de sombres zones
Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes,
Tremblent, comme agités par des milliers d’oiseaux.Par instants se répète un cri grêle de grive,
Et, lancé brusquement des herbes de la rive,
Etincelle un joyau dans l’air limpide et bleu ;Un chant aigu prolonge une note stridente ;
C’est le martin-pêcheur qui fuit d’une aile ardente
Dans un furtif rayon d’émeraude et de feu.
Jules Breton
Source :poetica.fr
A propos de Jules Breton
1er mai 1827 : naissance du « peintre de Courrières », Jules Breton. Jules-Adolphe-Aimé-Louis Breton est né le 1er mai 1827 rue d’Oignies à Courrières.
Jules Breton commence ses études au petit séminaire Saint-Bertin à Saint-Omer puis au collège royal de Douai. À 16 ans, il s’installe à Gand pour apprendre la peinture à l’Académie royale des beaux-arts, auprès de Félix de Vigne. Après avoir suivi les cours d’Ingres et de Martin-Michel Drölling à Paris, il débute sa carrière de peintre en 1848. Ses premières œuvres, Misère et désespoir et La faim, reflètent le climat social de l’époque. L’épidémie de choléra frappe Paris et Courrières, où sa famille vit pauvrement après avoir été ruinée par les mauvais placements de son père, décédé la même année. Jules Breton peint essentiellement la misère laborieuse et s’inspire pour son travail de son pays natal, l’Artois. En 1854, il retourne à Courrières et s’y installe définitivement auprès de sa famille, dont la situation est encore précaire. Débute alors son œuvre « paysanne » : il abandonne la représentation de la misère au profit d’une vision idyllique du monde rural. En 1859, Le rappel des glaneuses remporte la première médaille au Salon et un très grand succès public. L’impératrice Eugénie le fait acheter par Napoléon 3 et, en 1862, le tableau est exposé au musée du Luxembourg, alors musée des artistes vivants.
Après son Artois natal, la Bretagne devient l’un des sujets principaux de son œuvre picturale. Il écrit d’ailleurs à son propos, dans La vie d’un artiste : « Toute cette rusticité monastique, toute cette sauvagerie mystique semblaient évoquer en moi je ne sais quels confus et lointains souvenirs plus anciens que ceux de mon Artois. Et je sentis que je devais descendre des Bretons… »
Il est élu, en 1886, membre de l’Académie des beaux-arts. Il devient très populaire et accumule les honneurs et les succès. Il attire de nombreux peintres à Courrières, notamment Vincent Van Gogh qui y séjourne durant l’hiver 1879-1880.
Parallèlement à sa carrière de peintre, Jules Breton publie également des recueils de poèmes et des volumes de prose, dont La vie d’un artiste (1890) et Un peintre paysan (1895-1896). Il soumet ses poèmes à son ami José-Maria de Heredia, rencontré à Douarnenez en 1873. Leconte de Lisle et Victor Hugo en font des critiques élogieuses. Sa première œuvre poétique, Les champs et la mer, parue en 1875, rencontre un succès considérable.
Jules Breton meurt à Paris le 5 juillet 1906.
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